Le premier lycan vit le jour en l'an premier. Le peuple lycanthrope le nomma alors le créateur, peu original certes mais totalement fondé. La nature de la race n'est pas "naturelle" comme on pourrait le dire. Elle le fruit de magie et de malheur.

Un homme, fait comme un autre, tomba un jour amoureux. Jusque là, rien de bien extraordinaire, je vous l'accorde. C'est pourtant le début de l'histoire.
Il se nommait Yekel, un grand brun aux yeux marrons dont le sourire faisait pâlir la plupart des jeunes femmes. Il était un bel homme et il le savait. Durant ces vingts premières années, il ne faisait que s'amuser; boire, danser, fréquenter différentes femmes tous les jours.
Et puis vint l'hiver. Une nuit fraiche ou les flocons tombait en virevoltant paisiblement, la brume empêchait de voir à cinq mètres devant soit et le paysage était d'un blanc éclatant, même en pleine obscurité. C'était doux et apaisant comme un cocon fait des plus belles soies. Dans ce tableau d'un brillant cristallin, il se sentait à sa place, éloigné de tout masques, de toutes critiques, il était serein et enfin lui même. Il eut alors une apparition merveilleuse. Devant lui se tenait une femme d'une trentaine d'année. Elle avait un visage pur, des traits délicats que l'on oserait à peine touché, de peur de les déformer à tout jamais. Ces yeux semblaient immenses; ils étaient verts claires, tintaient de pépites jaunes. Il ne lui fallut qu'un regard pour comprendre ce que signifiait l'amour. Il était mordu d'elle.
Elle lui sourit en s'excusant et passa son chemin, sans faire plus attention à lui qu'a un autre.

Au fil des jours, il se renseigna auprès d'un bon ami qui connaissait toute la ville. Il reconnut tout de suite la femme au portrait dressé par Yekel.

« Je te déconseille de t'en approcher mon ami. Elle est marié à un homme très puissant, l'aimer relève du suicide, dit-il, un regard compatissant et un sourire désolé pendus aux lèvres, crois moi. »

Mais le jeune homme était bien têtu. Au fil des mois, la folie de l'amour le prit et il se mit à la traquer nuit et jour. Il savait ou elle habitait, ses petites habitudes, ses petites manies, ses lieux préférés...
Il l'aida plusieurs fois et elle le reconnut à un moment. il entendit le son de sa voix ce jour là. Une voix merveilleuse, grave sans trop l'être, juste ce qu'il fallait pour que ses paroles ressemble à une musique.

« Je vous reconnais! Vous êtes l'inconscient qui trainait en pleine tempête de neige alors que je rentrais chez moi! Je suis contente de voir que vous êtes en vie. »

Ainsi, elle l'avait tout de même vu, véritablement vu. Cette simple phrase le toucha, et comme à la première rencontre, elle sourit et partit.

Quelques semaines plus tard il lui ouvrit son cœur. C'était un beau matin, en pleine été. La rosée quittait à peine les feuillage et brise secouait les cheveux roux de cette femme. Elle refusa poliment ses avances, prétextant être déjà marié à un homme formidable qu'il ne fallait pas contrarier.
Blessé, il se terra chez lui durant des jours. Il entendait chaque parole résonner en lui pour le frapper au cœur douloureusement. Avant de promettre de ne mourir qu'à la seule condition qu'elle l'aime en retour. C'était sans compter sur le mari de la jeune femme; Urien. Il était un magicien craint de tous dans ce temps là. Il préservait sa jeunesse miraculeusement par la magie et il était beau. Mais Yekel savait que tout ca n'était qu'une illusion qu'il donnait pour être aimé, il le sentait au fond de lui.

Les mots vont vite, dans un petit village. Et le magicien fut vite au courant que sa dame était courtisée, et ce depuis des mois. De rage il concocta une potion qu'il tendit à sa femme.

« La prochaine fois que tu vois ce jeune homme, je t'ordonne de lui faire boire ca Rozena, dit-il d'un ton ferme que la jeune femme n'osa pas contredire, débrouille toi pour qu'il l'ingère en entier.»

Culpabilisée, la mariée serra la potion contre son cœur et évita de sortir durant des mois. Mais un beau jour, c'est à son domicile qu'il vint frapper. Il fit accueilli par un mari en colère qui jugeait désormais que la mort était un supplice bien trop doux pour un têtu pareille.

« Je jure sur la tête de ma femme Yekel que tu subiras les pires souffrances et les pires folies pour le reste de ta vie! Hurla-t-il, si fort que les fenêtre alentours se fermèrent.»

Les femmes, les enfants et les hommes rentraient le plus discrètement possible en ne détournant pas les yeux de leur lotissement. Un éclair jaune frappa le jeune homme et la fièvre commença. Les hallucinations se déchainaient et il voulut suivre un mirage de Rozena en foret, peuplé par des loups à l'époque. Rien n'était trop dur ou impossible pour elle à ses yeux.

Un grognement lui glaça les os et il prit la fuite. Sur sa route, il percuta un homme d'âge mur, qu'il prit pour une créature démoniaque, il se débattit et le griffa profondément sur le dessus de la main, puis il repartit en courant pour se terrer entre des racines, trop en souffrance pour pouvoir bouger. Le destin du jeune Yekel s'arrêta en forêt, la horde de loup lui tomba dessus sans que personne ne puisse rien faire.  Il murmura quelques mots avant de rendre son dernier souffle, de simples bribes de phrases destinée à Rozena.

br>






br>

Au loin, on distinguait un homme qui titubait, le visage paniqué, sa main droite soutenant la deuxième. De larges gouttes de sueur traversait son front plissé part les années et dans ses yeux naissaient l'incompréhension et la maladie.

Vous ne vous y trompez pas, il s'agissait bien de l'homme blessé par Yekel en foret. Ce dernier s'empressait de rentrer chez lui ou seul les meubles l'attendait pour penser sa plaie.
Il poussa violemment la porte et chercha dans le désordre n'importe quoi qui puisse retenir un peu le sang, il tomba sur un tissu sale qu'il appliqua précipitamment sur la plaie avant de se diriger vers son sac ou tout son nécessaire de soin se trouvait. Il désinfecta la plaie soigneusement et y déposa un pansement de fortunes. Il soufflait, rassurer d'avoir nettoyer cette vilaine blessure.
Un peu moins d'une heure après, il senti une vague de chaleur naitre. Son instinct lui criait qu'un danger monstrueux l'approchait, pire il était en lui. Il se mit dans un bain d'eau froide pour tenter de se rafraichir, il but une tisane médicinale, il nettoya sa plaie encore une ou deux fois, changement de cataplasmes autant de fois. Mais quand il vit que rien n'y fit, il  se mit dans une colère noir et retourna sa lourde table en chêne déjà bien amochée.
Quelques chose de mauvais montait en lui, il était enragé. Il continua son cassage avec force.
Il entendit un craquement. Il se stoppa pour tendre l'oreille avant qu'une douleur cinglante ne lui traverse la mâchoire, machinalement il posa ses mains dessus. Il était sûr qu'elle se déformait et ca lui faisait mal.

Il chercha un miroir, mais ça ne fut pas utile, quelques secondes après, ses mains le firent souffrirent, elle s'allongeait, des griffes énormes et noires remplaçaient ses ongles, peu à peu une fourrure épaisse et noire remplaçait ses poils. Il tenta désespérément de l'enlever en grognant, mais c'était trop tard, il n'aurait bientôt plus rien d'humain.
Un dernier os se brisa et sa colère se libéra, plus forte encore.

Il saccagea ses voisins, dévora quelques uns d'entre eux, mordit d'autres, cassa des arbres, fendit des roches et une fois sa colère rassasiée, il se dirigea à toute allure en foret.

Une fillette fut blessée, mais elle ne mourut pas à la grande joie de ce qu'il restait de sa famille. Les hommes encore valables réunissaient les armes, les blessés légers et les mordus se joignaient à la fête. Le magicien se dressa sur ses deux jambes et parla bien fort à toute l'assemblée.

« Nous devons arrêter cette mystérieuse créature au plus vite mes frères ou nous périrons tous! Pensez à vos famille! A vos fille! A vos femmes! Vous allez le laisser détruire ces vies si chères? Hurla-t-il avec une forte conviction, Je serais avec vous! »

Les haches, les fourches, les épées et les poignards se levèrent dans un même cri de rage et victoire. Tous partirent alors que les femmes s'occupaient des blessés et des enfants encore terrorisés.
Ils partirent durant plus d'une heure, jurant de ramener la tête de cette créature. MAis une heure, c'était bien long pour les nouveaux nés.
Les corps étendus au sol commençaient à se tordre de douleur, et les gémissants remplaçaient les larmes. Plusieurs créatures commencèrent à émerger, de toute les couleurs. Les trois premiers fut des hommes gravement blessé, les autres nés étaient crus mort depuis le massacre.
Une vingtaine de lycans assoiffés de sang se déchainaient, et plus une seule vie ne fut présente. Tous étaient soit morts, soit dévorés soit transformés.

Comme vous pouvez le deviner, les hommes ne retrouvèrent pas la créature, mais revinrent pour avoir la vision d'horreur, de leur enfants et leurs femmes étendues ou disparues.

Le magicien, inconscient que tout cela était le fruit de sa jalousie, mit au point des armes dont le pouvoir serait de pouvoir mettre en pièce ces bêtes. Elles étaient puissantes, sûres mais difficilement maniable et les villageois peu entrainés perdurent la vie au combat contre des lycans.

Plus les jours passaient et plus les bêtes étaient nombreuses et incapable de se maitriser.

Lorsque le magicien trouva la solution, il anéantit une parti de ce nouveau peuple grâce à la magie. Mais la réponses des dieux fut sans pitié. Il se vit prendre toutes les années qu'il avait masqué grâce à ses pouvoirs et lorsqu'il vit Rozena, elle hurla d'effroi et s'enfuit pour ne jamais revenir. Le vieillard chercha des réponses, longuement, en vint. Sa magie ne fonctionnait plus, alors il tentait de comprendre. Lorsqu'il réussit enfin à faire fonctionner un modeste sort de convocation, il écouta les dieux.

« La magie ne doit jamais être utilisée à des fins néfastes. Tu le sais. Tu as détruits de nombreuses vie par ton sort et ce que tu vois et le fruit de ta jalousie. Tu n'as désormais plus rien. Plus de pouvoirs, plus de femmes, plus d'hommes. Tu n'auras désormais plus que toi même et tes larmes. »

La voix résonnait dans le coeur du vieux magicien et il prit consciente de son erreur. Incapable de se racheter, il mit fin à ses jours en l'an trois auprès de la garde robe de sa femme maintenant loin.

Les lycans que nous connaissons désormais, c'est à dire les lcyans qui peuvent maitriser la rage qui les transforme, n'ont pris vie qu'après des siècles de débauche et de massacre. Ils sont arrivés en l'an trente lorsque Mirena Haïkashi mit au monde une merveilleuse enfant. Elle la nomma Lune, en mémoire de son astre préféré.

Lune eut la chance de naitre loin des conflits lycans. Ses merveilleux yeux noires s'ouvraient sur un monde lumineux ou les branches et les arbres n'étaient pas dévastés, ou le sang ne coulait pas.
La joie de sa mère la poussa à abandonner sa fille dans une grotte lorsque sa rage la prenait, de peur de lui faire du mal sans le vouloir.

L'enfant ne put se métamorphoser avant l'âge de treize ans, lorsque sa poitrine et ses menstruations arrivèrent en catastrophe alors qu'elle se tapissait dans la grotte humide ou elle passait un bon moment de sa journée.
Sa mère, bienveillante espérait qu'il s'agisse d'une erreur et qu'elle ne récupère pas ses gênes de lycanthrope. Elle fût pourtant ravie de voir que sa fille détenait tous les pouvoirs d'un lycan, mais une rage maitrisable.

Le jour ou elle put maitriser totalement sa rage, Mirena glissa une main douce et aimante dans les cheveux bruns de sa fille.

Les dieux t'ont fait un cadeau mon enfant, il te donne le pouvoir de choisir. Ne fait pas les erreurs que je subis tous les jours Lune.

Ce fut la dernière fois qu'elle vu sa mère. Elle était partie, comme tous les jours, dans al foret pour tenter de combattre son démon, mais quelque chose d'autre l'avait trouvée et exécutée.
La colère de Lune monta, mais elle l'a mit de côté, jurant de ne la laisser sortir que lorsqu'elle trouverait l'assassin de sa mère.
Elle mit des mois à trouver des pistes mais elle parvint enfin à le trouver. Dans la forêt, il venait d'achever son œuvre avec un lycan. Elle serrait des dents et des poings, elle voulut commençait à libérer sa rage lorsqu'il se retourna.  

Il était magnifique. Sa peau était pâle et ses yeux semblaient violet d'ou elle se tenait. Il était grand et musclé, avec des cheveux mi-longs blonds. Elle bégaya avant de tourner les talons, sans comprendre ce qui lui arrivait. Elle avait une vague de chaleur dans le bas du ventre, un sentiments doux dans le cœur et des papillons dans l'estomac.

Elle pleura durant des jours, tapis dans les recoins les plus sombres de la foret. Elle n'avait pas était capable de défendre sa mère contre la mort et moins encore de lui rendre justice. Elle refusa de se nourrir et son corps dépérissait, son amaigrissement devenait effrayant.
Un matin, elle voulu sortir de son trou, mais elle tourna de l’œil si violemment que sa tête heurta brutalement le sol.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle ne distingua rien. Tout était flou.

« Un simple être humain serait mort depuis longtemps. »

Un sursaut la dressa sur ses deux maigres jambes puis elle vacilla pour tomber au sol. On lui mit quelque chose dans la bouche et elle toussa longuement.

« Il faut que tu manges. »

Et il l'a forçait à manger. Quelques minutes après, elle voyait de nouveau claire, mais la parole n'était pas là elle. C'était lui, son cœur fit un bond et elle planta ses prunelles noires dans les siennes. Elle ne pût décrire ce qu'ils avaient ressenti, mais il détourna les yeux, presque gêné.
De longue heures après, le nourriture fit un effet miraculeux sur son corps. Sa régénération était rapide, plus que pour les autres. Elle reprit la parole le soir même et s'avança en titubant de l'homme qui était assis près du feu de camp. Elle vit tout ce qu'elle n'avait pas vu la première qu'elle l'avait aperçue. Il avait les cheveux ambre, les yeux turquoises et non violet, une peau extrêmement pâle et son corps était un amas de muscles impressionnant. Sa respiration se coupa lorsqu'il posa ses yeux sur elle.

« Tu es enfin rétablie, dit-il, je suis content.
_ Pourquoi tu ne m'as pas tué? Je suis comme eux...Gémit Lune prise d'assaut par des sentiments opposés.
_ C'est là que tu te trompes. »

Il était tombé amoureux, tout comme elle. Et il avait raison, elle était différente. Elle était la première Lycanne à pouvoir maitriser sa rage et fonder une famille, digne de ce nom.