"-L'avez-vous retrouvée? -Non ma dame, mais nous y travaillons! -Ah cette maline...Elle doit encore être partie vers la forêt. Ça   semble bien l'amuser de poser un lapin à sa garde personnelle de   temps en temps... -Eh bien ça ne m'amuse guère. Je risque ma position chaque fois   qu'elle décide de n'en faire qu'à sa tête."

La domestique soupira tout en affichant un timide sourire. De temps à autre, j'avais pour habitude de m'éclipser du champ de vision de ma garde pour enfin pouvoir profiter d'un peu de tranquillité. J'aimais me promener calmement au fond de la forêt d'Igharisha. Elle était vaste et il était difficile de m'y trouver et ce, même pour un elfe. La beauté de cette forêt n'avait pas d'égal. Il était si agréable de s'y rendre et à chaque visite, j'y découvrais de nouvelles merveilles. Ce matin là je n'avais pas eu beaucoup de temps pour planifier ma fuite et j'avais dut enfiler la première robe à ma disposition. Elle était légère et confortable, mais sa longueur ne m'était pas favorable pour la course. Je réussis, pas sans difficulté, à m'enfuir vers la forêt. Je n'avais pu aller chercher ma fidèle monture, car le nombre de gardes en poste à l'écurie avait été bien trop nombreux. Il m'aurait été impossible d'y entrer et d'en ressortir sans être vue. J'avais donc abandonné cette idée, appréciant tout autant l'idée de m'y rendre à pieds.

La journée s'annonçait magnifique et la forêt débordait de splendeurs. Je me promenais gaiement jusqu'à la découverte d'une clairière époustouflante où quelque chose vint piquer ma curiosité. Un campement désert était à ma portée et je ne pus m'empêcher d'y jeter un coup d'œil. Je ne voulais par contre pas briser l'intimité de cet individu et c'est pourquoi je me résignai de toucher quoi que ce soit. Après quelques minutes, je retournai vers la clairière où je m'amusais à ramasser des fleurs. Arman serait probablement moins sévère avec moi si je prenais la peine de lui ramener un présent. J'entendis alors des pas approcher dans ma direction. Mais remarquant comment cette personne ne souhaitait clairement pas dissimuler sa présence, j'en conclu que je n'avais rien à craindre. Il sorti tranquillement de dernière un arbre sur ma droite, me laissant le temps de me tourner pour lui faire face. Je lui offris un sourire accueillant alors qu'il me fit sa révérence en me saluant respectueusement. L'humain avait de belles manières et semblait digne de confiance. Je souris à nouveau, tout en lui fournissant une bien modeste réponse.

"Relevez-vous je vous pris, vous me malaisé. Je ne souhaite pas être traitée différemment de vous. Appelez-moi Ezëkielle, tout bonnement, et je vous appellerai Adrazel si cela ne vous pose pas problème.

Je m'avançais vers les branches basses d'un saule pleureur, un de mes arbres favoris, où je me mis à jouer avec ses feuilles tout en continuant mes paroles après un court repos.

"Dites-moi, je suis bien curieuse de savoir ce qui vous emmène sur les terres elfiques. Il y a bien longtemps que je n'ai pas croisé le passage d'un humain ici-bas. Sauriez-vous m'éclairer?"

Mon ton de voix était doux et serein, tout comme l'exprimait mes gestes et ma position. Je ne me sentais pas en danger, loin de là et je ressentais une hâte de connaître la réponse à mes questions. Je n'avais encore jamais fait la connaissance d'un humain aussi beau et cela m'amusait beaucoup.

Il était toujours bon d'écouter l'histoire d'autrui. Cela me distrayais beaucoup d'en apprendre d'avantage sur des gens m'étant inconnu. Adrazel mentionna rapidement le bal qui allait bientôt avoir lieux au palais. Je n'avais guère planifié de m'y présenter, préférant d'avantage prendre ce temps précieux pour me perfectionner au maniement de l'épée avec l'aide d'Aelluin. Il n'y avait pas de meilleurs moments pour m'entraîner en secret que lors d'une fête ou d'un évènement semblable. Le peuple étant regroupé en un seul endroit, il était facile pour nous d'être tranquille alors qu'Aelluin pouvait donner l'ordre à ma garde de me laisser ma liberté s'il m'accompagnait. Après tout, il restait le meilleur combattant de notre armée et je ne pouvais pas être mieux protégée que par lui. Pour en revenir à Adrazel, je continuai la conversation.

"Oh le bal! Oui oui, j'en ai brièvement entendu parler. Je ne planifiais cependant pas de m'y présenter.", dis-je sans vouloir développer d'avantage.

Au travers des paroles d'Adrazel, j'avais ressentis bon nombre de tristesse. Je pouvais facilement imaginer combien sa vie n'avait pas dut être de tout repos et j'espérais grandement que ce que lui réservait l'avenir serait fort plus agréable.

"J'espère cependant que vous vous y plairez. J'ai eu vent de quelques planifications et je vous garantie que le bal s'annonce pour être une grande réussite!"