Chaque personne se demande un jour ce qu'il ressent envers une ou plusieurs personnes. Ce qu'il pense d'une communauté. Ce qu'il pense du monde. De la Vie. Et chacun à une idée assez clair de ses sentiments.
Je dois avouer que je ne sais pas encore qu'est ce que je pense de la Vie. Peut être de la colère. De la tristesse. De la haine. Envers toutes ces personnes qui me rejettent. Envers cette existence si dénué de joie. Peut être de la pitié ? Peut être un peu de tous. Mais pas d'émerveillement. Ni de plaisir. Je ne sais même comment définir avec exactitude ces mots. Je me souviens simplement d'avoir vécu une courte vie de sourires, lorsque mon père vivait encore. Mais c'était bien trop loin pour que je m'en souvienne clairement. Aussi loin que remontent les souvenirs qui ne me sont pas flous, je ne connais qu'une vie misérable dans laquelle on tente de me tuer. Une vie de fuite et de rancœur, une vie telle que personne ne semble la connaitre aussi, ou qu'il soit.
J'ai toujours été poursuivi, attaqué, où que j'étais. J'étais toujours forcé de rester en alerte permanente contre ce qui pourrait me menacer. J'étais détesté par tous, à cause de ce qui fait de moi un être différent. Pas différent dans tous les points, certes, mais assez différent pour que personne ne voit ce qu'il y avait d'humain en moi.
S'il me semble que je déteste toutes ces personnes qui ne veulent m'accepter, il est vrai que je ne tente pas vraiment de faire autrement. Je n'ai jamais tenté de voir par-delà la forêt, pour savoir s'il y en a qui pourraient m'accepter pour ce que je suis. A vrai dire, j'y crois trop peu. J'y crois autant que le nombre de fois où j'ai été trahi alors que je pensais avoir enfin trouvé un refuge. Ce qui signifie beaucoup. Énormément même. Cela pourrait être la raison pour laquelle je m'adresse aussi froidement, si je ne les ignore pas, ces personnes qui disent tenter de m'aider.
Je les envoie balader. C'est bien le mot. Et je ne pense pas faire un jour autrement. Puisque de toutes manière, pourquoi le ferai-je ? Pour que l'on me tue ?
A vrai dire, je me demande pourquoi je ne me suis pas encore livré à la mort. Après tout, ne serai-ce pas la meilleur solution ? Une solution à tous mes problèmes ? Mais à chaque fois que j'y pense, je reviens toujours à la même conclusion : Mon père s'est battu pour sa survie, à la sienne et à la mienne, et il m'a toujours dit qu'abandonné, c'était plus une malédiction qu'une résolution. Alors je m'en souviens. Je n'abandonne pas. Je survis.

Extrait du journal que semblait tenir le fugitif, retrouvé par la milice.

Le fugitif est un mâle ressemblant en grande partie à un être humain. Il est d'assez grande taille, probablement dans les 180 centimètres, et ses vêtements laissent deviner les muscles qui entourent ces membres, quoiqu'il est assez mince. Ses yeux sont d'une couleur très peu commune, gris dans des tons bleutés. Le signe distinctif qui est chez lui le plus important est sa chevelure blanche grisâtre assez longue qui est tiré "naturellement" en arrière (aucun fil les liant ne semblent être présent) et qui retombent en épais "piques". Plusieurs mèches retombent sur son visage et sur ses sourcils fins et gris. Par ailleurs, et bien qu'il tente de les cacher, des oreilles à demi-pointues sortent de ses cheveux quelques fois.
Il cache depuis peu sa chevelure argenté sous une capuche grise et son visage jeune sous une épaisse écharpe noire qui le fait passer pour un simple voleur tachant de ne pas être reconnu. Il porte une veste en cuir noire assez commune, qui recouvre tout le haut de son corps, épaules et avant-bras comprises, et un pantalon de la même matière gris foncé. Ses gants, en cuirs eux aussi, sont noir sur le dos et bleu "prusse" sur la paume. Des bottes noires aux reflets argentés viennent terminer son ensemble vestimentaire.
Il possède trois fourreaux brun et noir, un sous chaque bras de la veste et le troisième sur sa cuisse, volés comme la majorité de ses affaires, dans lequel il met pour chacun un poignard. Celui qu'il glisse sur son troisième fourreau est un poignard en argent plus grand que les deux autres, qu'il a récupéré sur un homme qui semblait assez riche pour le posséder. L'utilisation de poignards et sa "technique" - si l'on peu l'appeler ainsi - principale lors d'un combat, que ce soit en rapproché ou à distance. Ses poignards sont assez spéciaux puisque, outre le fait que l'un d'eux soit en argent, sont chacun reliés à une chaîne en métal qu'il utilise pour les reprendre juste après les avoir lancés. Lorsque je l'ai atteint d'un coup d'épée au ventre, la lame a rencontré une résistance dure et a été déviée, ce qui laisse penser qu'il possède quelques protections sous ses habits.

Rapport rédigé par un soldat qui combattit le fugitif pour le chef de garde de la ville "X".

Pourquoi parler d'un Sang-Mêlé ? Ces ignobles créatures, bâtards des autres races, ont rejoints l'armée du Traître ! Qu'est ce qui vous intéresse chez lui ?
Enfin, puisque vous me payez ... Sachez que cet ignoble créature et le fils d'une elfe et d'un humain. Quel pauvre type, celui-là ! C'était un forgeron très habile, mais vraiment attardé ! Et il a suffit qu'une elfe le rencontre pour qu'il en tombe amoureux. Cette dernière s'est enfuie dès qu'elle accoucha du rejeton ! Et pour cause. C'était très mal vu pour les elfes d'avoir des liaisons, même d'amitié, avec les humains qu'ils jugent inférieurs...
Bref. Pour moi, celui qui est le plus à plaindre, ça reste ce bon vieux forgeron. Il en a pris des belles. Dès que les villageois surent qu'il avait eut un hybride pour fils, ils avaient brûlés la maison avec l'espoir de l'éliminer, lui et sa progéniture, et ils l'avait poursuivit jusqu'à l'orée de la forêt. J'en faisais parti, figurez vous. J'ai vu le pauvre homme sacrifier son bras gauche pour permettre à son fils de s'enfuir. Il devait avoir dans les trois ans, ce monstre. Quel gaspillage ! Mais c'est tout ce que je sais. Il me semble qu'ils ont réussi à rejoindre des plus grandes villes, avec peut être l'espoir de se fendre dans le décor. Mais peut être ont ils finit par mourir, surtout que guérir un bras, ce n'est pas très simple !

Recueil de l'enfance du fugitif à un vielle homme de son village d'origine, stocké dans les Annales du Royaume de Racium.

Ah, ce jour là. Je m'en souviens comme si c'était hier. Le gamin qui était venu, c'était pas n'importe qui. Surtout son père, qui était si habiles de ses mains ! Ou plutôt de sa main, puisqu'il n'en avait plus qu'une. Il n'a d'ailleurs jamais voulu raconter comment l'avait il perdu. Je suis désolé, mais je n'en sais pas plus par rapport à son cas ! En revanche, le gosse ... C'est très particulier. Il avait les oreilles un peu pointues, vous savez ! Un peu comme les elfes. Ce qui m'a beaucoup étonné. Mais il grandissait comme un humain normal, un peu plus longtemps peut être, certes, mais comme un humain. Lui aussi était très habile de ses mains. Il dessinait très bien. Pour avoir été son tuteur pendant un court moment, j'ai été assez impressionné par ses qualités ! Et aussi par ses défauts ... Mais passons.
Le gamin ne fréquentait pas l'école. Lorsque je demandai pourquoi à son père, il disait "Trop dangereux" et il changeait immédiatement de sujet. Il n'avait pas d'amis. Pourtant, ce que je vais vous conter de suite, je ne suis pas le seul à l'avoir vu ...
C'était un jour de neige. Il neigeait atrocement d'ailleurs. Un peu comme la fois où ils étaient tous deux arrivés. Le gamin était entrain de jouer avec la neige, comme tous les gosses de son âge. Il formait des sortes de sculptures assez détaillés - mon avis qu'il y avait de la magie dessous, fin' c'est ce que je pense - et il s'amusait à glisser sur les pentes, lorsque deux gars arrivèrent. Ils étaient différents des civils ou des membres de l'Armée. Ils étaient habillés en noir, avec un capuchon noir, une veste noire ... fin' vous voyez le topo. Et ces types étaient armé d'épées. Ni une, ni deux, ils attaquèrent le pauvre enfant. Son père vint. Il chargea avec un marteau. Peine perdue ! L'homme visé esquiva et lui enfonça l'épée à travers le corps. Rien que d'y penser... Des badauds commencèrent à se rassembler, puis une foule. Mais aucun ne voulait s'engager pour protéger l'enfant. Je me décida alors à sortir un coutelas mais ça ne servait à rien. Le gamin avait fuit. Et j'étais ébahis de ne pas savoir comment. Lorsque les deux hommes constatèrent que leur cible était partie, ils fuirent à leur tour. Je ne revis plus jamais le gamin. Je redoute que les citadins ne lui ait fait de mal. Il y avait un peu de sang-mêlé dans cet enfant ... J'enterai alors son défunt père, et j'espérai que le gosse survivrai ...

Témoignage d'un homme, pour reconstituer la fin de l'enfance du fugitif, stocké dans les Annales.

Un jour, il était arrivé. Il nous avait demandé si nous pouvions l'accepter dans la Bande. On était très prudent, alors on a fait des recherches sur lui. Et rien. Le vide total. C'est comme si ce garçon venait de naître. La seule chose qu'on sait, c'est qu'il venait du sud. Sinon, on en avait jamais entendu parler...
Il montrait de bonnes dispositions au poignard et à l'épée, bien qu'il n'aimait pas utiliser cette dernière ... Et après quelques services rendus, on a fini par l'accepter dans le groupe. Il aurait pu rapidement gravir les échelons mais ... On savait rien de lui. C'est comme si le Racium l'avait créé de toutes pièces pour nous infiltrer, alors il restait toujours un simple voleur au bas de la pyramide. Les seules choses qu'il savait, c'était les ordres de ses missions. On lui a cependant confier un Maître pour qu'il l'entraine et le perfectionne. Après tout, il était sympathique, et il respectait tout le monde ici. Mais maintenant, c'est terminé. Il a probablement été chassé du groupe. Il avait beau clamer innocence, on a su que c'était un de vos espions dès que des soldats sont venus pour nous attaquer. Mais la Bande existera toujours !

Renseignements recueillis par la torture d'un membre de "la Bande", stocké dans les Archives des Maîtres Gardes.

Notes : Il est plus que probable que, si l'on croit ce qu'a dit le prisonnier, le fugitif se trouve actuellement près de la villes frontières et continue sa cavale.

Pseudo: Lyn'
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Un petit commentaire: Magnifique design !
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